Présenté en compétition officielle et gratifié d’une mention spéciale, It Must Be Heaven, le nouveau long métrage de Elia Suleiman met fin à un pesant silence de dix ans. Devenu aussi familier qu’indispensable, ES, son personnage
d’observateur mutique, d’alter ego rêveur et keatonien va bien. Il est en grande forme de surcroît ! Il n’a rien perdu de son humour distancié, de sa piquante ironie, de sa mélancolie, sa silhouette ne s’est pas épaissie, son regard n’a pas cillé, son acuité n’a rien cédé à l’air du temps, pas plus aux discours consensuels qu’aux images toutes faites.
Au point de tenter un hardi pari, plus risqué qu’il n’y paraît : ne pas faire, comme on pourrait s’y attendre, de la Palestine une métaphore du monde, de son incongruité mais faire de ce monde comme il dérape et déraille, la métaphore de la Palestine. (...) Il en résulte un film drôle, de ce Paris sécuritaire (et devenu désert) où les forces de l’ordre semblent ne se déplacer qu’en gyroroues et autres gyropodes et les forces armées ne faire que défiler à ce New-York où chacun vaque à son agitation mué en Rambo surarmé.
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