Óscar Restrepo n’a pas écrit depuis longtemps. Il se dit encore poète, mais c’est surtout une manière de garder la tête hors de l’eau, ou de s’inventer une légitimité dans une vie qui semble n’en offrir aucune. Il habite chez sa mère, boit trop, peine à parler à sa fille, et ressasse avec aigreur une époque où il croyait encore à la littérature. Sa haine un peu comique pour García Márquez en dit long : Óscar est un homme qui n’a pas digéré de ne pas avoir brillé. Sa rencontre avec Yurlady, une adolescente d’un milieu populaire possédant un véritable talent d’écriture, va bouleverser le cours de sa vie. Il l’exhorte à se présenter à un concours national de poésie. Mais les choses ne se passent pas comme prévues…
« Loin de tout désespoir, Un poète tire de la misère morale une drôlerie salvatrice. Mesa Soto ne filme pas l’échec comme un drame, mais comme une esthétique. Il en fait une forme de résistance – une manière d’habiter le monde sans se compromettre, de refuser les règles, même si cela signifie tout perdre. Le film, devient alors un manifeste discret mais puissant : mieux vaut rater avec panache que réussir à se trahir. Loin d’un récit édifiant de rédemption ou de méritocratie, Un poète refuse le confort des arcs narratifs bien tracés. Il choisit l’errance, les écarts, les retours en arrière. Il montre des personnages qui ne sont pas là pour illustrer un propos, mais pour exister. Simón Mesa Soto, avec ce deuxième long-métrage, confirme qu’il est l’un des regards les plus acérés du cinéma colombien. Et sans doute l’un des plus drôles. » – STROPHES.FR
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