Pierre élève seul ses deux fils. Louis, le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Fus, l’aîné, part à la dérive. Fasciné par la violence et les rapports de force, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père. Pierre assiste impuissant à l’emprise de ces fréquentations sur son fils. Peu à peu, l’amour cède place à l’incompréhension…
La subtilité du film tient beaucoup dans sa peinture extrêmement nuancée des relations filiales.
Il y a chez Pierre (Vincent Lindon, couronné d’un prix d’interprétation mérité à la Mostra de Venise) de la colère et de l’inquiétude, mais aussi une forme de capitulation comme seuls les parents peuvent capituler, sous le coup de l’amour et de la peur du rejet. Les provocations adolescentes de Fus ne sont jamais surjouées, et le petit facho en herbe est aussi un grand frère solide et un fils aimant. Entre les deux, Louis oscille d’une loyauté à l’autre, présence discrète mais indispensable. Les sœurs Coulin nous offrent un film sensible qui nous renvoie à notre difficulté à appréhender des changements politiques aussi profonds que préoccupants, perceptibles jusque chez nos plus proches.
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